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Dans le cadre des dialogues de Strasbourg, le diplomate de formation et résistant de la 2nde Guerre Mondiale, Stéphane Hessel, est venu à la rencontre des Strasbourgeois.
Roland Ries, a ouvert le dialogue avec une présentation de cette manifestation unique en citant Albert Camus «Vivre ce n’est pas se résigner ».

Suite aux questions posées par un journaliste à Stéphane Hessel, je vais tenter de retranscrire au mieux tout ce que Monsieur Hessel a dit.

Normalien, il a échappé à la mort 3 fois, une première fois à la pendaison en prenant l’identité d’un autre, et il s’est évadé 2 fois des camps de la mort. C’est après ces épreuves qu’il a décidé de se battre pour que personne ne revive jamais ces horreurs, et mettre en œuvre la réconciliation franco-allemande. Ainsi, pour lui, avoir échappé à la mort, c’est une suite de victoires : il se sent chargé d’une mission.

Cette mission s'est précisée en défense des valeurs de la résistance et donc du Conseil National de la Résistance(CNR).
Mais quelles sont les valeurs du CNR ? Stéphane Hessel, nous a donné les valeurs fondamentales, telle qu'une presse indépendante, le droit au travail, une économie qui ne soit pas féodale, en résumé un état de justice et libertés. Toutes ces valeurs nous concernent et nous regardent directement !

Stéphane Hessel a insisté, il ne faut jamais admettre l’injustice, c’est la base de son éthique. Suite à cela, nous avons abordé son implication dans la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH), qui est, bien sûr, toujours actuelle et universelle, elle s’applique à toutes les cultures, au monde entier. Le journaliste a alors demandé comment faire pour la DUDH s’applique partout. Monsieur Hessel a expliqué que la diplomatie et la courtoisie entre pays empêchaient d’attaquer directement les pays, mais c’est une faute que de faire comme si rien n’était. Il a lancé un message d’espoir, la démocratie avance, il faut continuer à s’indigner. Il est important de garder les libertés intellectuelles.

Ensuite le journaliste à aborder le thème de l’immigration, Stéphane Hessel s’indigne devant la réaction des citoyens français qui se sentent agressés par les immigrés. Il trouve « abominable » le rejet de la société des immigrés. Selon lui, l’immigration apporte beaucoup de choses, tel que la connaissance de nouvelles cultures, il s’oppose au communautarisme et prône le Melting-Pot. De plus, il défend l’importance de ne pas rester les bras ballants, de s’engager ! Il a toujours été un grand impertinent, même dans ces fonctions de diplomate : c’est une de ces forces.

Un sujet qui à fait débat dans son livre : le conflit israélo-palestinien. Il a donc expliqué ses positions : il est pour un état israélien, mais il est contre l’état d’oppression fait sur la bande de Gaza. Il estime que les conflits de ce types peuvent se régler par la non-violence.

Le dernier sujet aborder fût l’engagement en général. Il faut s’engager PARTOUT à partir du moment où c’est dans un domaine où l’on se sent indigné par rapport à nos propres valeurs fondamentales. Il est contre l’indifférence et le découragement qui condamne à cesser d’être un Homme. On est plus heureux quand on aide les autres, la générosité, l’engagement et le souci des autres sont très importants

Pour clore cette heure et demi de conférence Stéphane Hessel à récité le poème d’Apollinaire « La Jolie Rousse ».

Me voici devant tous un homme plein de sens

Connaissant la vie et de la mort ce qu'un vivant peut connaître

Ayant éprouvé les douleurs et les joies de l'amour

Ayant su quelquefois imposer ses idées

Connaissant plusieurs langages

Ayant pas mal voyagé

Ayant vu la guerre dans l'Artillerie et l'Infanterie

Blessé à la tête trépané sous le chloroforme

Ayant perdu ses meilleurs amis dans l'effroyable lutte

Je sais d'ancien et de nouveau autant qu'un homme seul

pourrait des deux savoir

Et sans m'inquiéter aujourd'hui de cette guerre

Entre nous et pour nous mes amis

Je juge cette longue querelle de la tradition et de l'invention

De l'Ordre de l'Aventure

Vous dont la bouche est faite à l'image de celle de Dieu

Bouche qui est l'ordre même

Soyez indulgents quand vous nous comparez

A ceux qui furent la perfection de l'ordre

Nous qui quêtons partout l'aventure

Nous ne sommes pas vos ennemis

Nous voulons nous donner de vastes et d'étranges domaines

Où le mystère en fleurs s'offre à qui veut le cueillir

Il y a là des feux nouveaux des couleurs jamais vues

Mille phantasmes impondérables

Auxquels il faut donner de la réalité

Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait

Il y a aussi le temps qu'on peut chasser ou faire revenir

Pitié pour nous qui combattons toujours aux frontières

De l'illimité et de l'avenir

Pitié pour nos erreurs pitié pour nos péchés

Voici que vient l'été la saison violente

Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps

O Soleil c'est le temps de la raison ardente

Et j'attends

Pour la suivre toujours la forme noble et douce

Qu'elle prend afin que je l'aime seulement

Elle vient et m'attire ainsi qu'un fer l'aimant

Elle a l'aspect charmant

D'une adorable rousse

Ses cheveux sont d'or on dirait

Un bel éclair qui durerait

Ou ces flammes qui se pavanent

Dans les roses-thé qui se fanent

Mais riez de moi

Hommes de partout surtout gens d'ici

Car il y a tant de choses que je n'ose vous dire

Tant de choses que vous ne me laisseriez pas dire

Ayez pitié de moi.